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Bandonéiste, pianiste, chef d'orchestre, compositeur et arrangeur (11 mar. 1921 - 4 juil. 1992). |
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Astor Pantaleón Piazzolla, né à Mar del Plata
Site sur Astor Piazzolla
Astor Piazzolla, fils de Vicente Noniño Piazzolla, quitte avec sa famille le port de pêche de Mar del Plata en 1924 pour New York où il va découvrir le bandonéon en 1929. Il compose son premier tango "La Catinga", jamais diffusé et obtiendra un rôle dans un film où la star n'est autre que Carlos Gardel. En 1933, il étudie avec le pianiste hongrois Bela Wilda qui lui fera découvrir et aimer Jean Sebastien Bach.
De retour à Mar del Plata en 1936, il commence à jouer dans divers orchestres de tango jusqu'à sa rencontre avec celui qui deviendra plus tard son violoniste, Elvino Vardaro. Il découvre alors une nouvelle manière de jouer le tango qui le passionne et décide en 1938 de s'installer à Buenos Aires.
Il intègre d'abord des orchestres médiocres, puis c'est la consécration quand il incorpore le célèbre orchestre d'Anibal Troilo, qu'il considèrera toujours comme un de ses maîtres. Il veut toujours aller plus loin musicalement, suit des études de musique et de piano et devient l'arrangeur de Troilo (ce dernier réadaptant ses travaux pour ne pas faire fuir son public de danseurs).
Il quitte Troilo en 1944 pour diriger l'orchestre qui accompagne Francisco Fiorentino et forme son premier orchestre en 1946. Il commence à développer ses impulsions créatives, proposant des orchestrations avec un grand contenu dynamique et harmonique donnant naissance aux premières controverses.
En 1949, c'est la rupture, il dissout l'orchestre, abandonne bandonéon et tango. Il est à la recherche de son propre style et reprend ses études musicales, l'écriture et écoute beaucoup de jazz.
Entre 1950 et 1954, il compose dans un style très différent du standard du moment des titres comme Prepárense, Triunfal et Lo Que Vendra. En 1953, il crée le scandale à l'occasion d'un concours en incluant le bandonéon dans un orchestre symphonique, mais il reçoit le premier prix de composition Fabien-Sevitzky et gagne une bourse d'études qui va lui permettre de suivre des études de musique à Paris auprès de Nadia Boulanger.
A l'écoute de Triunfal, Nadia Boulanger lui conseille de suivre les traces de Bartók et Stravinsky qui s'étaient inspirés de la musique populaire de leur pays pour créer une musique basée sur leurs racines musicales. Ses paroles lui font l'effet d'un électrochoc, Astor Piazzolla se remet alors au bandonéon et au tango et retourne à Buenos Aires en 1955. Il forme alors l'Octeto Buenos Aires, initiateur de l'âge du tango contemporain qu'il appellera lui même tango nuevo. Faisant fi des critiques virulentes des tangueros "orthodoxes", il se détache de plus en plus de la "orquesta tipica".
De 1958 à 1960, il expérimente à New York le tango-jazz et écrit en octobre 1959 le célèbre "Adiós Noniño", vibrant hommage à son père décédé. De retour en Argentine, il forme le premier de ses nombreux quintets (bandonéon, violon, basse, piano, guitare électrique).
C'est en 1968 que débute sa collaboration avec le poète Horacio Ferrer qui aboutira en 1969 à ses premiers grands succès populaires : Balada para un Loco et Chiquilín de Bachín avec les chanteurs Amilta Baltar et Roberto Goyeneche.
A partir de 1970, il retourne à Paris et en Italie où il compose le célèbre "Libertango" et crée son Conjunto Electronico.
Les années 80 sont peut-être les meilleures pour Piazzolla. De plus en plus populaire, il intensifie les concerts partout dans le monde, enregistre énormément et reçoit enfin la reconnaissance du monde artistique : Paris en 1986 (César), New York en 1987 (concert dans Central Park) et en 1989 la revue spécialisée de jazz Down Beat le place parmi les meilleurs musiciens du monde.
Son œuvre, riche de plus de 1000 titres et 50 bandes sonores de film (dont Sur en 1988), a influencé et influence encore les meilleurs musiciens dans le monde, toutes générations confondues.
"J'écoute du tango depuis l'âge de huit ans et je reconnais que certains de ces grands musiciens ont influencé ma musique. Je les respecte parce qu'ils ont trouvé un style propre. Quand on crée, il faut avoir son propre style. Sans style, il n'y a pas de musique." (Astor Piazzolla)
Astor Piazzolla est-il dansable ? Non, pour les tangueros considérant Pugliese comme le summum de la modernité, Oui, pour les plus ouverts, acceptant l'évolution de la danse et de la musique tango.
Bien entendu, quand on parle du style Piazzolla, on considère sa période post 1955 car ses enregistrements des années 40 sont dans un style proche de ce qui se fait dans la période.
Aujourd'hui, l'électrotango s'est immiscé dans les milongas, on accepte donc une approche différente de la danse avec un style plus adapté à cette nouvelle musicalité. Danser du Piazzolla est dans la même logique, à la différence que son étiquette classique/jazz ne lui est pas favorable, sentiment conforté par les multiples reprises de ses œuvres par des musiciens classiques.
Pourtant, le rythme soutenu et joyeux de Libertango a toujours un franc succès auprès des danseurs, tout comme une tanda "nostalgie" avec les magnifiques Vuelvo al Sur et Oblivion.
Si Piazzolla est peu présent dans les milongas, on peut lui rendre hommage pour avoir grandement participé à la promotion du tango dans le monde, surtout dans une période où le tango était banni des péronistes.
Album proposé :
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RCA Victor 100 Años |
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Chanteurs : R. Goyeneche et A. Baltar
Contient Adiós Noniño et les Quatres Saisons |
Titres proposés :
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