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Paroles modifiées par Enrique Santos Discépolo en 1947.
Le 3 novembre 1903, Angel Villoldo propose ce tango au pianiste
Jose Luis Roncallo. Celui-ci n'osant pas interpréter un tango devant la haute aristocratie de Buenos Aires du
Restaurante Americano où il se produisait avec son orchestre classique, décida de le présenter comme une "criolla danza" (danse argentine). Le succès fut immédiat.
Villoldo lui donnera le nom de El Choclo, en référence à l'épi de maïs, ingrédient le plus savoureux du puchero (plat à base de viande, légumes et épis de maïs). Métaphore de Villoldo qui associe le tango et le plat, espoir que le premier lui permettra d'obtenir le second.
Interprétations proposées :
Paroles
de Enrique Santos Discépolo (1947)
Español
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Français
(© Une anthologie bilingue du tango argentin - Fabrice Hatem)
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Con este tango que es burlón y compadrito
se ató dos alas la ambición de mi suburbio.
Con este tango nació el tango y como un grito
salió del sórdido barrial buscando el cielo.
Conjuro extraño de un amor hecho cadencia
que abrió caminos sin más ley que su esperanza,
mezcla de rabia, de dolor, de fe, de ausencia
llorando en la inocencia de un ritmo juguetón.
Por tu milagro de notas agoreras
nacieron sin pensarlo las paicas y las grelas,
luna de charcos, canyengue en las caderas
y un ansia fiera en la manera de querer.
Al evocarte...
tango querido...
siento que tiemblan las baldosas de un bailongo
y oigo el rezongo de mi pasado.
Hoy que no tengo...
más a mi madre...
siento que llega en punta del pie para besarme
cuando tu canto nace al son de un bandoneón.
Carancanfunfa se hizo al mar con tu bandera
y en un pernó mezcló a París con Puente Alsina.
Triste compadre del gavión y de la mina
y hasta comadre del bacán y la pebeta.
Por vos shusheta, cana, reo y mishiadura
se hicieron voces al nacer con tu destino.
Misa de faldas, querosén, tajo y cuchillo,
que ardió en los conventillos y ardió en mi corazón. |
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Avec ce tango moqueur et voyou
l'ambition de mon quartier s'est donné deux ailes.
Avec cette chanson le tango est né comme un cri
qui sortit du quartier sordide pour chercher le ciel.
Etrange exhortation d'un amour devenu cadence
qui traça son chemin sans autre loi que son espérance,
mélange de rage, de douleur, d'espoir, d'absence,
qui pleure l'innocence sur un rythme enjoué.
Par le miracle de tes notes magiques
naquirent sans y penser les minettes et les greluches,
lunes dans les flaques, canyengue dans les hanches
et une fierté inquiète dans la façon d'aimer.
Quand je t'évoque...
tango chéri...
je sens que tremblent les carreaux d'un bal
et j'entends l'écho de mon passé.
Maintenant que je n'ai plus...
ma mère près de moi...
je sens qu'elle arrive sur la pointe des pieds pour m'embrasser
quand ton chant naît au son du bandonéon.
Carancanfunfa a pris la mer avec ton drapeau
et dans un Pernod a mélangé Paris et Puente Alsina.
Tu as été l'ami du tombeur et de la nénette
et aussi l'entremetteuse du riche et de l'ouvrière.
Pour toi les cocottes, les flics, les taulards et les paumés
se firent personnages et grandirent avec ton destin.
Messe de jupons, de kérosène et de coups de couteaux,
qui brûla dans les conventillos et brûla dans mon cœur. |
Paroles de Angel Villoldo (1903)
Español
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Français |
Vieja milonga
que en mi horas de tristeza,
traes a mi mente
tu recuerdo cariñoso
y encadenandome a tus notas.
Dulcemente,
siento que el alma
se me encoje poco a poco.
Hoy que los años
han blanqueado ya mis sienes,
tango querido,
viejo tango que me embarga,
con la cadencia
de su musica sentida,
recuerdo aquella epoca,
tan linda que se fue. |
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Vieille milonga
qui dans mes heures de tristesse,
apportes à mon esprit
ton affectueux souvenir
et m'attaches à tes notes.
Doucement,
je sens mon âme
se rétrécir
peu à peu.
Maintenant que les années
ont blanchi mes tempes,
cher tango,
vieux tango qui me maîtrise,
avec la cadence
de sa musique
ressentie,
je me rappelle de cette époque,
si jolie qui s'en est allé.
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